vendredi 10 février 2012

Utopie Nautique

Créé en 1961, le chantier naval "Cantieri di Baia" s'est véritablement construit une identité dans les années 70, après le rachat du groupe par la famille Capasso qui lui donna ses lettres de noblesse.
En 1983 l'ambitieux chantier s'établit aux Etats-Unis, mais pas que : il créé également de nombreux accords avec des agences européennes afin d'exporter et de vendre ses yachts.
En France, c'est l'agence OceanDrive qui detient l'exclusivité pour l'importation de Yachts Baia dans le pays. Basée à Golfe Juan, OceanDrive est aussi le représentant unique de deux autres chantiers italiens installés à Savone et Naples : MondoMarine et Arcadia Yacht
                                                           
Tout comme les voitures allemandes, les yachts italiens représentent l'élégance associée à la performance. De ce fait, le marché italien en France (et dans le monde) est très important ; même si la concurrence dans ce secteur reste forte.
En 2004 96% des yachts de type Open provenaient de chantiers italiens. La réputation du yachting made in Italy s'étend jusqu'en Chine où le marché italien défi toute concurrence.
"J'ai choisi un bateau italien surtout pour des raisons esthétiques : j'apprécie beaucoup le style des yachts produits en Italie, que ce soit pour leurs lignes extérieures que pour le design intérieurs" déclare Mr Choo récent acquéreur d'un Azimut 30m. 

Le secteur ne connait pas la crise, mais il doit tout de même s'adapter sans cesse. La demande augmente et change avec les modes de vie et la tendance actuelle de la superpersonalisation. Le luxe, c'est ce qui est unique. C'est pour cela que les armateurs veulent de plus en plus être impliqués dans la conception de leur bateau afin d'imposer leurs exigences en termes de confort, d'esthétique, ou de sécurité.



Dans une logique de différentiation, on voit de plus en plus de chantiers miser sur l'aspect écologique : Pari marketing ou réel engagement responsable ?


Arcadia Yacht se vante d'un nouveau concept : le "sens etique" à travers un assemblage moteur révolutionnaire : l'Arcadia Assembling System qui propose une motorisation à consommation réduite et un système de propulsion hybride.
Le moteur électrique permet de naviguer à une vitesse de 8 noeuds et est rechargeable grâce aux panneaux solaires qui donne au bateau son aspect si particulier.
Sa consommation en gasoil est de seulement 30 litres par heure à la vitesse de croisière de 9 noeuds. Ce qui est sans aucun doute un exploit technologique comparé aux autres yachts de sa catégorie.

En 2009, le groupe français Abys, créé en 1997 et reconnu pour ses qualités de gestion de l'activité de location de bateaux à moteurs, s'est associé avec le ptestigieux chantier italien Feretti dans le but d'embrasser une partie plus grande du marché mondial.
Eux aussi proposent des yachts "verts" dotés de motorisation hybride. C'est le cas des M/Y (motor yacht) Mochi Craft disposant également de l'homologation GREENSTAR. Yachts qui se sont vus attribués le "trophée de l'innovation 2009" au Festival de la Plaisance de Cannes.



Dans l'optique de cet engagement environnemental, les chantiers Baia ont un projet audacieux qui parait difficilement viable : Le Sevolution26 .
Ce bateau à moteur possède également un système de motorisation hybride homologuée GREENSTAR, avec une partie électrique pour la navigation côtière, et une partie diesel pour les longs transferts.
Dotée de filtres antiparticules et d'un systeme d'échappement unique, cette série de yachts a été développée en étroite collaboration avec l'université Frederico II de Naples, ce qui prouve la volonté du chantier à faire partie de cette révolution verte qui a lieu aujourd'hui.
Deux réflexions :
- Le côté idéologique permettra-t-il aux futurs armateurs de fermer les yeux sur les prix exorbitants des gigantesques batteries électriques et matériaux eco-friendly du bateau ?
- Est-ce vraiment cohérent d'associer un monstre d'acier déversant gasoil et dechets dans l'océan à un projet environnemental crédible ?

Beaucoup de poudre au yeux, mais derrière ces nouvelles technologies eco-responsables, la motivation est-elle davantage la réduction de l'impact sur l'environnement ou la diminution de la facture de carburant  associée à une fausse image de "citoyen du monde" ? 

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